Jour 5 – To do or not to do
Vendredi 3 juin
Bonjour à tous !
Hier, ma liste de choses à faire incluait : Visiter l'île de la Toja. Autrefois, les habitants d'El Grove y faisaient paître leur bétail, qu'ils faisaient traverser à la rame sur des bateaux. Wikipedia révèle quand l'île est devenue un paradis de vacances. C'était au 19e siècle. En revanche, elle ne dit pas quand le pont vers le continent a été construit. Je suppose que le pont a été construit au même siècle.
Se rendre dans une station balnéaire hors saison est toujours un peu effrayant. Mais en saison, je ne veux surtout pas être ici. Ceux qui peuvent se déplacer dans un smoking de manière à ne pas avoir l'air déguisé sont certainement à leur place. Mais il doit aussi apporter des vêtements de sport. Des raquettes de golf et de tennis sont indispensables. Le maillot de bain est "nice to have".
Nous avons profité de l'occasion d'être seuls sur l'île pour trouvé un petit village de hobbits abandonné. Il est aménagé avec amour dans une forêt de pins. Selon Monsieur Tolkien, les hobbits sont censés avoir à peu près la taille d'un enfant. C'est pourquoi il est possible d'entrer dans les grottes en se tenant debout jusqu'à l'âge de huit ans environ. Les enfants plus âgés doivent se pencher. Les adultes ont le choix entre ramper et s'accroupir. Mais que feraient des adultes dans un tel endroit ? Ils feraient comme Juan Miguel et Soledad et appelleraient Bilbo et Frodon à haute voix et auraient l'impression d'être des comiques.
Un tel endroit doit être joué correctement. Il n'est pas nécessaire de suivre les directives de Monsieur Tolkien. C'est un lieu où l'on peut aussi vivre ses propres histoires. Et si l'on s'en tient aux directives de M. Tolkien, il faut savoir que Bilbo et Frodon ont déjà navigué il y a longtemps avec les elfes vers l'ouest, en direction des Havres. Juan Miguel et Soledad ne le savaient pas. J'aurais peut-être dû leur expliquer que Bilbo et Frodon se trouvaient plutôt à Disneyland qu'ici.
Pour le repas, nous avons traversé le long pont pour nous rendre à El Grove, dans un restaurant de poisson. Huit Suisses étaient assis à la table à côté de nous et dévoraient un turbot. Ils avaient apporté le poisson et l'avaient fait préparer par le restaurateur. Nous avons remarqué que le poisson nageait déjà dans beaucoup de vin lorsque des glaçons ont volé.
Urs était assis à côté du seau à vin et réfléchissait aux possibilités qu'il offrait. Je me souviens de situations où j'aurais répandu autant d'allégresse avec un seau rempli de glaçons. J'ai donc proposé de demander l'addition et de prendre le café dans un restaurant voisin.
Je suis trop peu familier avec les habitudes suisses pour pouvoir évaluer ce qui se serait passé ensuite. J'ai envisagé de demander à George, le serveur, de m'apporter également un seau à vin rempli de glaçons. Avec les Suisses, on ne sait jamais. J'étais tiraillée entre rester et m'enfuir. Finalement, je voulais savoir comment l'histoire s'était terminée.
Matthias m'a dit que si mes soupçons de violence se confirmaient, on pourrait certainement l'apprendre le lendemain par les journaux. L'avantage de sa proposition m'est apparu immédiatement. Être assis dans une cellule avec huit Suisses ivres est en effet sur ma liste des choses à ne pas faire.
À bientôt
Pinky
